Montréal, le 25 mai 2024. – Le Premier ministre Justin Trudeau l’a promis. Marc Miller, son ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada, doit défendre un programme complet et inclusif pour la régularisation des personnes sans statut migratoire. Alors que le 17 mai dernier, Justin Trudeau a confirmé qu’un programme sera présenté, la Campagne québécoise pour la régularisation, qui rassemble une quarantaine d’organisations, rappelle, à quelques jours de la fin de la session parlementaire, que le Canada a la responsabilité de protéger toutes les personnes sur son territoire, quel que soit leur statut migratoire et demandent d’adopter, sans plus de délai, un programme de régularisation, complet et inclusif. Monsieur le Premier ministre, ne brisez pas votre promesse. Monsieur Marc Miller, défendez un programme digne de ce nom !
Contre la politique du bouc-émissaire, la société civile québécoise se tient aux côtés des personnes sans statut migratoire.
La société civile québécoise ne se reconnaît pas dans les discours toxiques qui alimentent la xénophobie et le racisme de certains partis politiques et élu.es transformant les personnes migrantes et immigrantes en boucs-émissaires. Elle se tient debout aux côtés de ces personnes, quel que soit leur statut.
C’est pourquoi nous réclamons un programme de régularisation complet et inclusif depuis la pandémie et le confinement, qui ont clairement mis en lumière comment la société québécoise et canadienne se reposent sur les personnes migrantes et immigrantes sans statut ou avec un statut temporaire et précaire, qui sont toutes très vulnérables aux abus et violences de toutes sortes.
Un tel programme permettra aux personnes sans papier en butte aux abus, à la peur et à la souffrance d’avoir accès à un travail décent et aux conditions requises pour exercer leurs droits civils, politiques, économiques et sociaux. Ce programme leur ouvrira aussi l’accès aux soins de santé et à l’éducation, tout en leur permettant de contribuer au financement des services publics. Leur régularisation n’exercera en outre aucune pression sur le marché locatif, puisqu’elles vivent déjà ici.
Nous ne laisserons pas nos gouvernements leur faire payer le poids de leur incompétence ou de leur timidité à mettre en œuvre des politiques publiques qui s’attaquent aux inégalités criantes et à l’augmentation de la pauvreté.
Citations
« Ne pas régulariser ces personnes qui ont perdu leur statut le plus souvent à cause des failles des politiques d’immigration, ou trier parmi elles celles qui seront régularisées, ne fera que les enfoncer encore plus profondément dans la peur et les abus. Nous ne pouvons le tolérer. »
– Imene, comité des femmes du Centre des travailleurs et travailleuses immigrants
« La CSN est aux côtés des personnes immigrantes, des précaires et des sans-papiers, depuis de très nombreuses années. Les centrales syndicales québécoises CSD, CSN, CSQ et FTQ sont fières d’avoir réalisé l’unité pour revendiquer des politiques migratoires plus inclusives et plus respectueuses de la dignité des migrantes et des migrants, et aussi plus justes et plus structurantes pour notre société et nos milieux de travail. Le Premier ministre Trudeau a une excellente occasion de montrer que ses bottines suivent ses babines. S’il croit vraiment à une société fondée sur des valeurs humanistes, il doit traduire ces valeurs dans des politiques publiques qui respectent la dignité humaine et qui garantissent l’égalité des droits des familles les plus précaires, comme le réclament toutes les centrales syndicales québécoises. »
– Katia Lelièvre, vice-présidente, Confédération des syndicats nationaux (CSN)
« Il est inconcevable que le gouvernement fédéral laisse tomber les personnes sans statut et à statut précaire qui font partie de notre société en contribuant non seulement à notre économie, mais aussi à notre développement social en tant que peuple. Nous n’avons pas le droit de les abandonner et le gouvernement fédéral a le devoir de régulariser leurs statuts. Comme le souligne le mémoire remis conjointement par la CSD, la CSN, la CSQ et la FTQ au Comité permanent de la citoyenneté et de l’Immigration, il est temps d’intégrer pleinement et dignement les personnes vivant sans statut ou avec un statut temporaire ! »
– Marc-Édouard Joubert, le président du Conseil régional FTQ Montréal-Métropolitain.
« M. Trudeau, nous sommes à la croisée des chemins. Il y a inéluctablement un choix à faire : Souhaiteriez-vous maintenir des personnes sans statut ou les expulser au risque qu’elles soient en proie aux abus de toutes sortes, confinées dans une précarité et une vulnérabilité à nul autre pareil ? Ou, a contrario, souhaiteriez-vous agir en harmonie avec les valeurs que vous entendez défendre, en l’occurrence, celles de défense des droits humains et de la liberté ? M. Trudeau, TOUS les regards sont rivés vers vous ! »
– Harrold Babon, organisateur communautaire à la Clinique pour la justice migrante.
« Les discriminations encourues par la non-régularisation des femmes sans statut les maintiennent dans la marginalisation et l’exploitation. Ces femmes, rappelons-le, assurent en grande partie des métiers de soin essentiels à la population. Il est temps d’exiger qu’elles puissent bénéficier des mêmes traitements que l’ensemble de la société québécoise comme les soins de santé, les services de garde, les protections prévues par le droit de la famille et bien d’autres. »
– Sylvie St-Amand, présidente, Fédération des femmes du Québec (FFQ)
« Les statuts migratoires précaires et l’absence de statut engendrent de nombreuses violations des droits humains, notamment des droits économiques et sociaux. C’est la responsabilité de l’État de protéger les droits de toute personne sur son territoire. Le gouvernement de Justin Trudeau ne doit pas céder au discours toxique qui a pris le dessus dernièrement : il doit tenir sa promesse envers les personnes sans papiers, mettant en place un programme de régularisation véritablement large et inclusif. »
– Marisa Berry Méndez, responsable des campagnes chez Amnistie internationale Canada francophone.
« Plusieurs opportunistes populistes, des milieux politiques ou médiatiques, profitent bassement de la crise du logement pour alimenter leurs agendas xénophobes. Le lien entre la crise du logement et l’immigration est un argumentaire simpliste mis de l’avant par des idéologues simplets. La crise du logement a des causes beaucoup plus profondes : la marchandisation de l’habitation et la spéculation immobilière, ainsi que les politiques catastrophiques des gouvernements qui ont favorisé ces phénomènes dans les dernières décennies, sont les véritables responsables de la situation actuelle. »
– Cédric Dussault, porte-parole et co-coordonnateur du Regroupement des comités logement et associés de locataires du Québec (RCLALQ)
À propos
La Campagne québécoise pour la régularisation des personnes sans statut migratoire a été lancéeen octobre 2022 (https://www.facebook.com/regulariser.qc/) et réunit actuellement une quarantaine d’organisations communautaires, syndicales et de défense de droit, dont :
1. Accueil et Intégration Bas-Saint-Laurent
2. Action Réfugiés Montréal
3. Amnistie internationale Canada francophone
4. Association pour les droits des travailleuses.rs de main et de ferme (DTMF)
5. Au bas de l’échelle
6. Centrale des syndicats démocratiques (CSD)
7. Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
8. Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de l’Est du Bas-Saint-Laurent
9. Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI)
10. Centre femmes de la Mitis
11. Centre femmes de Rimouski
12. Centre international de solidarité ouvrière (CISO)
13. CLEF Mitis-Neigette
14. Clinique pour la justice migrante (CJM)
15. Collectif bienvenue
16. Collectif pour un Québec sans pauvreté
17. Comité d’action de Parc-Extension
18. Comité d’Action des personnes sans statut (CAPSS)
19. Comité logement Bas-Saint-Laurent (CLBSL)
20. Confédération des syndicats nationaux (CSN)
21. Conseil canadien pour les réfugiés (CCR)
22. Conseil central de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine (CCGIM-CSN)
23. Conseil central des syndicats nationaux des Laurentides (CCSNL)
24. Conseil central des syndicats nationaux de l’Estrie (CCSNE-CSN)
25. Conseil central du Montréal métropolitain-CSN (CCMM-CSN)
26. Conseil régional FTQ Montréal métropolitain (CRFTQMM)
27. Fédération des femmes du Québec
28. Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
29. Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
30. Foyer du Monde
31. Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
32. Illusion Emploi de l’Estrie
33. La Débrouille
34. Le Québec c’est nous aussi (LQCNA)
35. Ligue des droits et libertés (LDL)
36. Médecins du Monde Canada
37. Migrante Québec
38. Mission communautaire de Montréal
39. PINAY (Organisation des femmes philippines du Québec)
40. Projet Accompagnement Solidarité Colombie (PASC)
41. Regroupement des comités logement et associés de locataires du Québec (RCLALQ)
42. Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ)
43. Solidarité populaire Estrie 44. Solidarité sans frontières (SSF)
45. Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université du Québec à Rimouski (SCCCUQAR)
46. Table de concertation des groupes de femmes Bas-Saint-Laurent (TCFGBSL)
47. Table de concertation des organismes au services des personnes réfugiés et immigrantes (TCRI)
48. Table des groupes de femmes de Montréal (TGFM)
-30-
Renseignements
Mostafa Henaway, CTTI
514 659-0106
info@iwc-cti.ca
Les commentaires sont fermés.