Mai 22

Comité femmes d’ATTAP (ATTAP-CF)

Le comité des femmes de l’ATTAP vise à mettre en lumière les problématiques spécifiques vécues par les femmes à statut précaire en milieu de travail. Le comité lutte pour la régularisation des statuts migratoires, l’accès à la santé et l’accès à la justice pour tous et toutes.

Origines du Comité femmes d’ATTAP

En 2014, l’Association des travailleurs et travailleuses d’agence de placement (ATTAP) a mis sur pied le projet Leadership Development for Women Factory Agency Workers (Développement du leadership pour les travailleuses d’agences) qui, comme son nom l’indique, visait à stimuler la participation des femmes au sein de l’association. En effet, on comptait plus de 80% d’hommes parmi ses membres. Ainsi, nous avons pu identifier des problèmes spécifiques aux femmes travaillant via les agences de placement.

Nous avons commencé par organiser des ateliers sur les normes du travail ainsi que sur la santé et la sécurité. Des projections de documentaires et des discussions ont eu lieu sur les luttes d’autres femmes dans des conditions similaires. Cela nous a permis de guider ces femmes à travers des réflexions sur elles-mêmes, sur leurs conditions de travail et sur l’impact de ces conditions sur leur vie quotidienne, leur famille, ainsi que leur santé physique et mentale. Nous avons également tenu des ateliers d’art, de théâtre et de voix pour leur apprendre à parler avec leurs employeurs, afin de trouver le ton de voix le plus approprié pour contester auprès des superviseurs. 

Ainsi, nous avons formé un groupe de femmes et leur avons fait connaître leurs droits afin de renforcer leurs capacités à les faire respecter. Cela leur a permis de stimuler leur leadership tout en ayant un impact sur les conditions des autres femmes vulnérables avec qui elles travaillent.

Aujourd’hui, certaines de ces femmes sont encore membres actives de l’ATTAP et de nombreuses autres ont rejoint l’association.

Formation du comité et de la campagne « Nous avons de la valeur, nous avons des droits et ensemble nous luttons pour notre cause »

Avec l’arrivée de nouvelles femmes au sein d’ATTAP, de nouveaux problèmes ont été identifiés. En effet, beaucoup d’entre elles sont victimes de violence au travail, ce qui se traduit souvent par du harcèlement psychologique et sexuel. Bon nombre d’entre elles se sont retrouvées dans l’impossibilité de faire valoir leurs droits ou se sont vu refuser la protection contre ces violations pour diverses raisons (statut d’immigration précaire, difficulté d’identifier clairement les faits de violence ou d’abus ou obstacles de nature administrative pour faire valoir leurs droits auprès de la CNESST). Ces situations ont eu des conséquences terribles dans leur quotidien  car les femmes se retrouvent trop souvent plongées dans de profondes dépressions, dont les conséquences sur leurs conditions de vie sont désastreuses. Certaines ont fait des tentatives de suicide, par exemple.

Sur cette base, le groupe a décidé en 2018 de former un comité femmes au sein de l’ATTAP. L’année suivante, le comité lançait la campagne Nous avons de la valeur, nous avons des droits et ensemble nous luttons pour notre cause.

Le comité femmes de l’ATTAP, estime qu’il est nécessaire de mettre un terme définitif aux violences qu’elles vivent au travail et à l’état de non-protection des femmes immigrantes précaires. Même si la question des violences faites aux femmes fait l’objet de nombreux débats publics et qu’il peut sembler que des ressources suffisantes y sont dédiées, la protection des femmes immigrantes, en particulier celles qui n’ont pas de statut, n’est pas accordée de manière équitable. Les violences vécues par les travailleuses sans statut ou à statut précaire ne sont pas rendues visibles et ne sont malheureusement pas considérées par le gouvernement. Les solutions concrètes tardent donc à se mettre en place.

Nous exigeons que la Commission des normes de l’équité et de la santé et sécurité du travail (CNESST) traite les plaintes de harcèlement psychologique et sexuel sans égard au statut d’immigration.

Nous exigeons de la ville de Montréal qu’une réelle politique de ville sanctuaire soit mise en place avec l’engagement de la part de l’administration que la police cesse de coopérer avec les agences frontalières. De plus, nous exigeons la création d’une carte de citoyenneté municipale pouvant servir de pièce d’identité pour les personnes sans statut.

Nous exigeons que le gouvernement provincial donne accès à la RAMQ à toutes les personnes résidentes au Québec sans égard à leur statut d’immigration et que des Certificats de sélections du Québec soient émis à toutes personnes en faisant la demande afin d’ouvrir l’accès à la résidence permanente. 

Nous exigeons du gouvernement fédéral que l’accès aux prestations financières d’urgence mises en place dans le cadre de la pandémie de COVID-19 soit ouvert à toute personne présente sur le territoire sans égard au statut migratoire. De plus, nous exigeons que le gouvernement assure la régularisation de toutes les personnes sans statut.

Resources

Affiche de la campagne : Español Anglais

Cartes postales pour la campagne : Français 1 Français 2 Anglais 1

Eres una mujer trabajadora agrícola?

Tus derechos en Québec

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