Le comité des travailleurs des entrepôts d’Amazon rassemble d’anciens et d’actuels travailleurs d’Amazon, avec le soutien du Centre des Travailleurs Immigrants, afin de créer un espace où les travailleurs peuvent discuter de tous les problèmes auxquels ils sont confrontés. Qu’il s’agisse de santé et de sécurité, des droits du travail et de salaires, ou de problèmes liés aux traitements injustes de la part des managers. Le comité offre aussi du soutien aux travailleurs avec le depot de plaintes auprès de la CNESST pour obtenir de prestations en cas d’accident au travail ou de lésion professionelle, des plaintes liées à des licenciements injustes, et autres.
Nous souhaitons également créer un réseau pour améliorer les conditions de tous les travailleurs d’Amazon en ce qui concerne les quotas, l’amélioration de la santé et de la sécurité, les horaires et les conditions de travail. Nous sommes un comité composé de personnes de tous horizons ; de l’Inde, de l’Europe de l’Est, du Moyen-Orient et de l’Afrique.
Nous sommes également un comité composé de femmes et d’hommes. Notre comité reflète la diversité de la main-d’œuvre d’Amazon. La présence d’Amazon au Québec est un phénomène relativement récent. Le premier établissement d’Amazon a ouvert ses portes en juillet 2020. Selon Amazon Canada, Amazon est extrêmement fière d’ouvrir son premier centre de distribution au Québec, créant ainsi plus de 300 emplois dans un environnement de travail sécuritaire, inclusif et innovateur qui offre un salaire et des avantages concurrentiels dès le premier jour.
Cette étape nous permettra également de mieux servir nos clients locaux, ainsi que les milliers de petites entreprises locales qui travaillent avec Amazon pour offrir leurs produits aux clients de la province et du monde entier (Amazon, 2020). Alors que l’entrée d’Amazon au Québec était déjà en cours, la pandémie de COVID-19 a alimenté son expansion rapide. Comme l’a dit un commentateur financier : « Cela montre qu’Amazon n’a pas seulement la clairvoyance nécessaire pour faire du commerce électronique ce qu’il est aujourd’hui, mais qu’il y a des événements bouleversants qui rendent la route de sa domination sur le commerce de détail encore plus facile » (Jay, (2022)).
La présence d’Amazon au Québec en est un exemple. Depuis l’ouverture de son centre de distribution YUL2, dans le parc industriel de Lachine, Amazon a ouvert trois autres postes de livraison à Laval et à Lachine, et son premier centre de tri à Longueuil en 2021. Et maintenant, Amazon ouvre un centre de 720 000 pieds carrés – environ la taille de six terrains de football canadiens – à 60 kilomètres à l’ouest de Montréal. Amazon vient également de construire un centre de tri plus important et technologiquement plus avancé dans l’ouest de la région métropolitaine (Jedah, (2021)). Amazon emploie actuellement 2 000 personnes au Québec.
Selon La Presse, « 48 % des achats en ligne sont effectués sur Amazon au Québec. Sur des achats en ligne totalisant 16 milliards de dollars, 7,7 milliards sont allés dans les poches du géant de Seattle l’an dernier » (Fournier, (2022)). Désormais, un Québécois sur trois est abonné à Amazon Prime. Cet avantage a été rendu possible par la construction de son vaste réseau de centres de distribution et d’infrastructures logistiques, qui a permis à Amazon d’abandonner l’achat minimum de 25 $ pour la livraison gratuite pour la journée d’Amazon Prime au Canada.
Montréal a fait la promotion de son centre logistique en affirmant que ses coûts d’exploitation étaient compétitifs par rapport à ceux d’autres centres logistiques en Amérique du Nord. Par exemple, le salaire moyen en entrepôt à Montréal en 2021 est de 31 444 dollars canadiens, alors qu’à Chicago, le salaire moyen est de 39 917 dollars canadiens (Montréal International, 2022). Cela a permis de presque doubler l’emploi dans le secteur de l’entreposage et du stockage au cours des 10 dernières années (Ibid). Dans le Grand Montréal, 120 000 personnes travaillent pour quelque 6 000 entreprises dans le secteur de la logistique et de la distribution, qu’il s’agisse de conduire des camions, d’assurer la livraison du dernier kilomètre ou de travailler dans les entrepôts et les ports (Ibid), ce qui en fait l’un des secteurs les plus importants de la région Montréalaise en termes d’emploi. Étant donné la saturation des entreprises de logistique et des entrepôts, associée à une grave pénurie de main-d’œuvre, une partie de la solution d’Amazon en matière de main-d’œuvre consiste donc à se démarquer au sein du secteur afin de garantir une offre de main-d’œuvre régulière.
Nos demandes
- Amazon doit se conformer aux nouvelles lois sur la santé et la sécurité : Amazon doit organiser une assemblée des travailleurs afin que ces derniers élisent démocratiquement leurs représentants et leur délégué à la santé et à la sécurité.
- Nous voulons qu’Amazon respecte les lois du travail du Québec et, lorsqu’Amazon ne le fait pas, que les autorités compétentes du Québec fassent appliquer les lois.
- Nous voulons dénoncer le fait qu’Amazon licencie des travailleurs, en particulier ceux qui ont atteint 2 ans avec la companie, en utilisant des avertissements arbitraires et injustes par rapport aux quotas de travail.
- Nous voulons dénoncer l’utilisation systémique par Amazon des « badges blancs » avec des contrats saisonniers à durée déterminée
- Nous voulons une enquête publique sur les conditions de travail à l’intérieur des entrepôts d’Amazon
- Nous voulons des lois plus strictes pour protéger les travailleurs et restreindre l’influence croissante d’Amazon sur l’évolution du travail dans les entrepôts. De telles lois ont été adoptées en Californie, au Minnesota et dans l’État de New York pour limiter les quotas de productivité. Il faudrait également des lois plus strictes pour limiter les poids soulevés dans les entrepôts, comme c’est le cas aux États-Unis où la limite est de 18 kilos.
- Qu’Amazon mette fin à son ingérence dans la campagne syndicale à YUL2, allant jusqu’à licencier des travailleurs qui soutenaient le syndicat.
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