“Ça suffit les montagnes russes!” les sans-papiers s’impatientent
La régularisation promise depuis deux ans et demie se fait toujours attendre
À la veille du premier mai, les migrants exigent que leurs droits fondamentaux soient respectés en veillant à ce que le gouvernement fédéral mette immédiatement en place un programme de régularisation global, étendu et inclusif. Le Centre des travailleuses et travailleurs immigrants, appuyé par les alliés engagés dans la Campagne québécoise pour la régularisation des personnes sans statut migratoire, tiendra à 11h une conférence de presse devant le bureau de Marc Miller, ministre fédéral de l’Immigration, pour exiger la mise en place immédiate d’un programme de régularisation des personnes sans statut ainsi que le gel des déportations.
Depuis que le Premier ministre Trudeau a demandé d’explorer des pistes de régularisation des personnes sans statut à la fin de l’année 2021, l’adoption d’un tel programme est constamment reportée, malgré la promesse réitérée par le gouvernement fédéral. Pendant cette période d’attente, plus de 23 000 personnes ont été déportées vers leur pays d’origine.
Parallèlement, les discours anti-immigrants sont de plus en plus présents dans la sphère publique. Alors qu’il multiplie les interviews pour confirmer qu’un programme de régularisation va voir le jour, Marc Miller se montre frileux face à ce tournant de la conjoncture politique au lieu de dénoncer, avec la société civile, la montée des discours xénophobes ou racistes. Ce qui nous fait craindre pour l’avenir même du programme qui se voulait initialement large et inclusif.
Pourtant, de plus en plus nombreuses sont les organisations communautaires, syndicales et de défense de droits qui s’engagent dans ce mouvement revendiquant un programme de régularisation complet et inclusif ainsi que l’accueil humain des personnes migrantes et immigrantes. Ces groupes participent à plusieurs de ces groupes participeront au rassemblement pour la régularisation organisé le 30 avril à 16h30 dans le cadre de la Semaine d’actions et de grève, sur le thème Écœuré·e·s d’être méprisé·e·s, ainsi qu’aux manifestations du 1er mai.
Le rassemblement du 30 avril à 16h30 se déroulera en face du ministère québécois de l’Immigration, la Francisation et l’Intégration, parce qu’il peine à reconnaître l’apport des personnes migrantes et immigrantes et les dures réalités que vivent les personnes sans papier.
Prises de parole:
Stéphanie Barahona, organisatrice communautaire au Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU)
Hans Marotte – Directeur général, Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ)
Marisa Berry Méndez – Responsable des campagnes, Amnistie internationale Canada francophone
Balwinder Singh -Centre des travailleurs et travailleuses immigrants et luttant pour l’obtention d’un statut permanent
Djibril Diallo -Guinéens unis pour le statut et Centre des travailleurs et travailleuses immigrants et luttant pour l’obtention d’un statut permanent
Nina Gonzales-Organisatrice communautaire au Comité des femmes- centre des travailleurs et travailleuses immigrants et Rama
Diallo -Trésorière, Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN.
CITATIONS PAR PRISES DE PAROLE
“On nous a promis que le programme serait soumis au conseil des ministres avant la fin de 2022, puis ça a été repoussé au printemps 2023 et maintenant on nous dit que ça sera déposé en juin 2024. Avec tous ces changements on ne sait plus sur quel pied danser” Nina Gonzales-Centre des travailleurs et travailleuses immigrants “Un jour on y croit et le lendemain on se fait dire qu’on ne correspondra pas aux critères, c’est inhumain de faire ça.” -Balwinder Singh, Centre des travailleurs et travailleuses immigrants.
« Les statuts migratoires précaires et l’absence de statut rendent les personnes vulnérables à l’exploitation et engendrent de nombreuses violations des droits humains; la régularisation est donc une question de droits humains. » Marisa Berry Méndez, Amnistie internationale Canada francophone.
Magali Picard, présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, “ Il est totalement inacceptable que la protection des droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses dépende de leur statut migratoire. Des employeurs sans scrupule exploitent la vulnérabilité engendrée par le statut précaire de ces travailleurs et travailleuses; il est urgent de donner la possibilité à toutes de faire valoir pleinement leurs droits en régularisant leur statut. ”-Magali Picard, présidente de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec.
« Les personnes demandeuses d’asile et réfugiées sont avant tout des victimes de la crise. Plus souvent mal-logé.es, victime de discrimination, inadmissibles au logement social subventionné, plus à risque de vivre en surpeuplement et en nombre croissant dans les ressources en itinérance. Nous savions que 30 ans de sous-financement du logement social aurait des conséquences affligeantes et c’est surtout à ce manquement que nous devons la crise actuelle. » -Stéphanie Barahona, FRAPRU <>, Rama Diallo, CCMM-CSN.
Source: Centre des travailleurs et travailleuses immigrants (CTTI) Contacte: Mostafa Henaway CTTI-514-659-0106
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