Vendredi 11 mai 2012 à 8h
Holiday Inn, 99, avenue Viger Ouest (métro Place d’armes), Montréal
Un rassemblement en appui de monsieur Noé Arteaga et de la lutte des travailleurs migrants temporaires du secteur agricole pour la justice et la dignité au Québec.
Les Serres du St-Laurent Inc, l’entreprise québécoise produisant les tomates Savoura, a congédié et expulsé de façon sommaire monsieur Arteaga au Guatemala après que lui et d’autres travailleurs ont participé à un arrêt de travail pour attirer l’attention sur le sort d’un collègue ne recevant pas le traitement médical dont il avait besoin.
En solidarité avec tous les travailleur.euse.s agricoles migrant.e.s, on se ressemble pour exiger qu’il soit réintégré au travail. De plus, on exige que ses demandes fondamentales de justice, comme le paiement des heures supplémentaires et du coût du billet d’avion au Guatemala soient effectuées. D’ailleurs, on attend de Savoura des excuses auprès de ces travailleurs. On exige également que lui soit octroyé un statut et on appèle à la régularisation de toutes les personnes sans statut.
Déclaration de monsieur Arteaga: www.cmaq.net/fr/node/37655
Mise en contexte
Noé Arteaga Santos, un ancien travailleur migrant temporaire, a déposé une plainte devant la Commission québécoise des relations du travail contre les Serres du St-Laurent Inc, l’entreprise québécoise produisant les tomates Savoura. La compagnie a congédié et expulsé de façon sommaire monsieur Arteaga au Guatemala après que lui et d’autres travailleurs ont participé à un arrêt de travail pour attirer l’attention sur le sort d’un collègue ne recevant pas le traitement médical dont il avait besoin. Après son retour au Canada, il a déposé une plainte pour protester contre ce congédiement et d’autres injustices effectués par Savoura. Le dossier est maintenant en arbitrage et la prochaine audience aura lieu le vendredi 11 mai.
Sous le Programme canadien des travailleurs étrangers temporaires (PTET), les entreprises agroalimentaires du Québec comptent de plus en plus sur une main-d’œuvre bon marché et facilement « jetable » en provenance du Guatemala, du Mexique et d’autres pays d’Amérique centrale et des Caraïbes. Plus de 4000 travailleurs temporaires agricoles guatémaltèques sont employés au Canada et surtout au Québec.
En fait, le Canada dépend des travailleurs étrangers pour répondre à différentes exigences formulées par l’industrie et le secteur des services afin d’avoir une main-d’œuvre bon marché et seulement pour une période de travail de courte durée dans des secteurs comme l’agriculture, les aides familiales résidentes, la construction dans les sables bitumineux et la transformation des aliments. De plus, les réformes apportées en décembre dernier empêchent les travailleurs temporaires d’obtenir le statut au Canada, en les limitant à une période de quatre ans de travail et, par la suite, en empêchant leur retour au Canada pendant six ans. Alors que les travailleurs n’ont pas le droit de retourner après quatre ans de travail, les employeurs peuvent continuer à faire venir librement des travailleurs de différent pays. Ceci institue une main-d’œuvre permanente ayant la qualité d’être jetable et impuissante lorsqu’il vient le temps d’exercer les droits des travailleurs. En somme, une sous-classe de travailleurs facilement exploitable et très vulnérable vivant sans statut et privé des protections les plus fondamentales.
Dans ce contexte, ceux qui osent dénoncer les violations ou insistent sur leurs droits écrits dans leurs contrats, comme monsieur Arteaga, sont interpelés rapidement et brutalement. Il est crucial que d’autres personnes au Québec, bénéficiant du fruit de leur travail, se lèvent en signe de solidarité.
Les réformes de 2011 font partie d’un plus grand changement dans la politique d’immigration du Canada visant la création d’une main-d’œuvre migrante jetable et avec peu de droits. Depuis 2008, le nombre de travailleurs admis dans le cadre du programme des travailleurs étrangers temporaires a dépassé le nombre des personnes admises à la résidence permanente. Le nombre de réfugiés pour l’année 2010 a été réduit de 60 % et les déportations ont doublé au cours de la dernière décennie. D’ailleurs, le nombre de résidents permanents est en baisse chaque année. De plus, le financement des programmes de réunification familiale a été coupé et l’accès à la citoyenneté est limité dans les programmes de travailleurs qualifiés pour les gens qui répondent à l’une des 38 professions désignées par ce dernier.
Finalement, et non le moindre, le projet de loi C-31, récemment introduit, propose de nouvelles réformes qui, entre autres, rendront plus difficile l’arrivée de réfugiés au Canada; permettront de punir sévèrement ceux qui réussiront à s’y rendre en les confinant à une détention obligatoire; et imposeront plus d’obstacles à l’obtention d’un statut.
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Plus d’information:
514 342 2111
Source:
Comité ad hoc de soutien pour M. Arteaga
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